Etre là et par là aux Navigateurs :
Dans le cadre de l'action Etre là et par là aux Navigateurs commandée par le service renouvellement urbain de la ville de Choisy-le-Roi, Myriam Drosne et Marie Ann Trân de la compagnie Paris Concert proposent de septembre 2016 à septembre 2017 une série d'actions sous la forme d'une permanence hebdomadaire et d'ateliers de pratiques artistiques pendant les vacances scolaires.
Accompagner les habitants au changement, prendre du temps pour (se) parler, se rencontrer.
Une action développée dans le cadre des ateliers DECLIC et des [Carnets de quartier] mis en place aux Navigateurs depuis 2014.
Vues d'ici :
Dessin in situ dans la cité
Lundi
24 octobre
Il
pleut à 14 h et au rendez-vous donné allée Jacques Cartier, il n'y
a personne. Yamina
ouvre juste le local de l'amical des locataires, on y passe dire
bonjour. On va
chercher un endroit abrité pour pouvoir malgré tout dessiner
dehors. Le kiosque avec ses faiences bleues et blanches nous
attend : son rebord de béton circulaire nous abrite de la
bruine et nous pouvons nous assoir au sec. Les
enfants sont sceptiques « Mais non, c'est mouillé ici ! » Finalement,
on s'y installe et on déballe le matériel de dessin. Aujourd'hui,
seulement deux enfants auront l'envie et le courage de dessiner au
vent. Mais
c'est bien fastidieux, les feuilles tourbillonnent, le gris du ciel
nous enlace mollement et la pluie se fait si fine que l'on finit par
se demander s'il pleut ou pas. Des
habitants nous regardent, le sourire aux lèvres, la question
suspendue... On
propose des papiers et des crayons, mais pas de réponse positive, même si on sent que pour certains on n'aurait pas besoin d'insister beaucoup. C'est le premier jour, je pense. Le
dessin vite achevé, nos deux jeunes mais néanmoins courageux
dessinateurs filent au vent.
La
pause café s'impose, ce sera rue Du Four. Surprise, le petit lotissement tout entier a été
détruit et il ne reste que le parking en bout de rue. Nous avions assistés à la pose des parpaings dans le dernier pavillon à avoir été vidé de ses occupants : une vieille dame qui habitait là depuis de nombreuses décennies. Elle ne semblait pas chagrinée de partir. Relogée, c'était pour elle une sorte de nouveau départ! Le
magasin Auchan tant attendu, quant à lui semble ouvert, il y a de la lumière à
l'intérieur. Au
bout de la rue, on tourne à droite devant le café qui fait l'angle
et dont la clientèle (re)fait le monde en permanence. Et
nous voilà au chaud devant un thé que le patron nous présente
comme une spécialité turque : en avant pour le voyage. Le
boulanger d'à côté passe la tête dans l'entrebâillement de la
porte. Il salue des clientes qui passent : il nous avait confié lors d'une précédente
rencontre qu'il ressentait très fortement cette appartenance à la vie de ce
quartier, essentielle pour lui.
Nous
mettons en place une stratégie « dessinatoire » pour le
lendemain et vidons nos verres.
Texte et photos Myriam Drosne
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