DECLIC Orly, parcours de vi(ll)es


Atelier photographie et interviews, en partenariat avec les forums Andrée Chedid, Pablo Neruda et Saint Exupery, avec le soutien du service jeunesse et de la ville d'Orly / avril à juillet 2014



«Devenir plus humain passe par l’autre, par l’épreuve de l’altérité ET par la construction d’une identité sereine nécessairement enracinée dans une ou plusieurs communautés.»
Roger Nifle, "Le Sens du bien commun".

Matière vive, corps et oeuvre
En posant le postulat que l'espace peut déterminer des impasses sociales et pour réfléchir et créer autour de ce thème, nous orientons notre réflexion sur le parcours de vie et de ville ou comment mon/mes parcours à travers la ville interfère avec mon histoire et comment cette histoire s'inscrit dans la ville?
Raconter à l'autre son parcours ou celui de ses parents peut lui donner une valeur d'épopée du quotidien.
Faire matière artistique des non-dits, se confronter à l'autre comme autant de possibilité de (re) appropriation de son propre parcours.
Travail sur l'essence du mot parcours, en comprendre la valeur et en extraire les bienfaits; déjouer les pièges de la lecture d'un territoire empreint de clichés, afin de démanteler les enfermements qui en découlent.





Création et réalisation d'une bande sonore, à partir des interviews menés par et avec les jeunes orlysiens dans le cadre d'ateliers mis en place au forum Andrée chedid; Pablo Neruda et Saint Exupery.

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EXTRAITS

Interview de deux jeunes adultes sur la place du Fer à cheval :
"Au lieu de ramener la police, il faut ramener du travail car si les jeunes travaillent, ils n'ont plus besoin de police, si les jeunes travaillent, ils ne zonent plus, c'est la base!"
"Je pense qu'on a plus de points forts dans les cités que dans les quartiers comme sur Paris où les gens ne se connaissent pas du tout. Ici il y a une vraie solidarité. Les points faibles c'est parce qu'on se divise entre nous.
Ici, on a tous grandit ensemble et se tue tous les uns les autres, c'est pas normal; quand on regarde en arrière, on était tous ensemble, tous amis, on mangeait tous ensemble, on faisait des grands barbecues ensemble et maintenant... les souvenirs ont été effacés par rapport à des querelles. Ca fait quelques années que ça se dégrade, Orly ça a changé, c'est plus comme avant.
Des clans se sont formés à cause du deal, et autre ... l'argent ça divise. 
Les grands n'ont pas aidé les choses, ils ont divisé les gens. Plus les générations passent et moins elles sont conscientes : les petits grandissent et c'est de pire en pire et leur petit frère seront encore pire. Les petits grandissent dans l'optique que c'est déjà la guerre! Les jeunes, 
ils n'ont pas conscience de ce qu'ils font, ils croient que c'est un jeu, ils sont dans une bulle; 
ils ne sont pas bien entourés et ça c'est indépendamment du choix qu'on fait tous dans la vie (d'aller travailler, d'aller dealer...) Ils voient des bagarres, des mort, du deal et ils se disent c'est ça la vie, mais c'est pas ça la vie!
Y'a dix ans, tous ceux qui se tuent aujourd'hui étaient ensemble.
Les premiers qui pâtissent de ces violences, ce sont les familles elles-mêmes.
Il faudrait que les petits soient sensibilisés à se remettre tous ensemble, à grandir ensemble.
Les liens ont été rompu et il faut les restaurer, mais c'est pas les gens de la mairie qui vont faire ça, il faut que ce soient les habitants eux-même qui le fassent et qu'on leur en donne les moyens.
Aujourd'hui on se dit qu'une balle perdue ça peut arriver, comme c'est arrivé déjà, ça c'est des choses qui marquent. Les jeunes aujourd'hui, c'est notre avenir et ils sont complètement délaissés, c'est pas normal.
J'aimerais qu'on redevienne comme avant, qu'on arrête de se diviser, qu'on refasse des barbecues comme avant, qu'on soit tous ensemble.
Moi, quand j'entends un boum je ne sais pas si c'est un pétard ou un pneu qui éclate ou si on a tiré sur quelqu'un. J'ai vingt six et je connais cette angoisse, c'est pas normal! 
Tous les jeunes que vous voyez là, ils aimeraient se lever le matin et se dire : on est en paix, on est tranquilles..."

"Je suis artiste : auteur compositeur interprète et je rap, comme beaucoup ici.

Y'a pas grand chose à changer ici, il faut plutôt prendre le bon et l'améliorer."
Bibi style, artiste rappeur Orlysien, interviewé 

"Avant, tout le monde sortait dehors et on faisait des barbecues, maintenant c'est nul, y'en a plus et il y a moins de gens qui sortent dehors."

Un jeune au forum Neruda

A la question qu'est-ce que vous aimeriez changer dans votre ville ou votre quartier? une jeune fille répond :

"Que les histoires de quartier s'arrêtent, on en a marre des morts, là...C'est plus pour les familles, ça doit faire mal de perdre un fils comme ça : une vieille mort c'est nul."

Qu'aimez-vous dans votre quartier? des mamans au parc répondent aux enfants intervieweurs :

"La convivialité, la mixité (que ce soit racial ou social, les deux), l'environnement, les espaces jeux pour les enfants"
"On aimerait moins de violence, on a tous été affecté par les violences de ces derniers temps"




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